Pour mon (presque) tout premier article, je vous ai parlé de mon premier carnet de voyage réalisé lors d’une traversée en ferry entre Nice et la Corse. Ce carnet (et quelques autres) avait fait l’objet d’un article dans le magazine Le Monde 2, à la suite d’un concours organisé par la publication. Puis il avait été exposé à Brest en 2003, Clermont-Ferrand et Honfleur – où il avait remporté un prix – en 2004.
Quelques années plus tard, Christelle Guénot, qui est auteure de carnets de voyages, m’avait fait part de son envie d’écrire un livre sur le mail-art. J’ai toujours éprouvé une certaine réserve à l’égard de cet art qui ne m’excite pas vraiment (« Ok, à la place d’une toile ou d’une feuille, c’est juste une enveloppe avec un timbre joliment « habillé »).
Non, décidément, c’était pas mon truc même si à l’âge de sept ans, j’avais envoyé une lettre à ma grand-mère que j’adorais – elle voyageait beaucoup qui plus est – en dessinant un timbre à l’effigie de Habib Bouguiba (nous vivions alors en Tunisie). Elle avait reçue la lettre, elle vivait du côté de Guermantes !
Donc j’allais lui montrer. Des heures pour penser l’emballage, afin de parer aux mauvais traitement parfois infligés par des facteurs peu scrupuleux, sans toutefois oublier de le faire beau. L’emballage visuel est réalisé avec une housse plastifiée transparente contenant ce fameux boitage conçu autour du carnet de traversée. Des sangles et des coins en polystyrène protégent l’ensemble. L’écrin du carnet est doté d’une couverture translucide à l’effigie de vaguelettes et contient une petite maquette de paquebot (évidemment) ainsi que le numéro du Monde 2 qui avait appelé à concours. Enfin, un cordon tressé « à la népalaise » maintient l’ensemble fermé.
Christelle, qui avait contribué à faire connaitre mon carnet à la biennale du carnet de voyage de Brest, avait reçu mon mail-art qui repoussait les limites du genre, la Poste avait bien joué le jeu. La boucle était bouclée…
